« Tout ce que je sais, c’est que je ne sais rien. »
Socrate
Ne trouvez-vous pas que Socrate inspire la réflexion ?
Pour moi, oui !
Alors voici un de ces moments de réflexion…
Flash back…
Nous étions cinq animateurs qui dirigeaient un groupe de jeunes âgés de 16 à 21 ans, dans un cheminement pour les amener à se découvrir. À chacune des rencontres, nous leur faisions vivre une expérience à la découverte d’eux-mêmes.
Nous organisions régulièrement des sessions entre les animateurs pour préparer les prochaines rencontres avec les jeunes. L’objectif était d’expérimenter différentes façons d’animer et nous échangions diverses idées. L’un de nous avait pris le rôle de leader et je me souviens d’une de ces réunions alors qu’à la fin, on s’était entendus sur quoi et comment faire de différent pour la prochaine rencontre avec les jeunes.
Tout comme il arrivait souvent, à la dernière minute et souvent sans nous le dire, le leader changeait le programme déjà entendu entre nous pour revenir à sa propre façon d’animer.
Lors de cette réunion particulière, je lui avais dit la phrase :
La seule chose que je sais, c’est que je ne sais rien !
Il a explosé… vraiment explosé… Il a presque crié en disant que ce qu’il savait, c’était la meilleure façon d’animer des rencontres, parce que c’était de cette façon qu’il l’avait apprise… et que jamais il n’était pour renier ce qu’il savait déjà…
Je lui avais répondu en disant que quand on pense détenir la vérité, on arrête d’apprendre et d’évoluer… En fait, on régresse… Que ce que l’on apprend est une façon de faire… mais qu’il en existe des centaines, sinon des milliers… Que l’expression veut dire qu’il est important de garder une ouverture d’esprit pour rester curieux d’apprendre… parce qu’il y a toujours place à l’amélioration… et qu’il y a toujours mieux et meilleur…
Curieusement, je n’ai pas été le bienvenu aux rencontres suivantes… Je me demande pourquoi ?
Moment de réflexion
Socrate le répétait régulièrement :
« La seule chose que je sais, c’est que je ne sais rien. »
Ce que vous savez, vous l’avez appris à travers vos expériences. Ce n’est qu’une perception des choses, la vôtre, alors qu’autant il existe d’humains sur la planète, autant il existe de différentes perceptions de la réalité.
Est-ce que cela veut dire que vous détenez la vérité ?
Est-ce que cela veut dire que vous avez à renier tout le savoir que vous avez acquis jusqu’à présent ?
Bien sur que non !
Par contre, est-ce que vous avez cette ouverture d’esprit à faire des apprentissages autrement pour être différent… et que ce différent apporte les choses autrement… plus facile… et mieux… et peut-être même meilleure ?
Ou vous préférez rester prisonnier de votre boîte… et que les choses se fassent comme vous vous le voulez ?
Êtes-vous prêt à ce que le changement et le différent deviennent votre sécurité ?
Peut-être que vous ne le savez pas encore… par contre vous l’expérimentez régulièrement… La seule chose qui ne change pas, c’est le changement !
» Il n’existe rien de constant si ce n’est le changement. »
Bouddha
Ou préférez-vous avoir l’impression de rester figé dans votre réalité présente et actuelle, pour votre sécurité ?
Poussons la réflexion un peu plus loin…
Vous connaissez peut-être cette fable :
« Six hommes d’Inde, très enclins à parfaire leurs connaissances, allèrent voir un éléphant (bien que tous fussent aveugles) afin que chacun, en l’observant, puisse satisfaire sa curiosité.
Le premier s’approcha de l’éléphant et perdant pied, alla buter contre son flanc large et robuste. Il s’exclama aussitôt : « Mon Dieu ! Mais l’éléphant ressemble beaucoup à un mur ».
Le second, palpant une défense, s’écria : « Ho ! Qu’est-ce que cet objet si rond, si lisse et si pointu ? Il ne fait aucun doute que cet éléphant extraordinaire ressemble à une lance ! ».
Le troisième s’avança vers l’éléphant et, saisissant par inadvertance la trompe qui se tortillait, s’écria sans hésitation : « Je vois que l’éléphant ressemble beaucoup à un serpent ! ».
Le quatrième, de sa main fébrile, se mit à palper le genou. « De toute évidence, dit-il, cet animal fabuleux ressemble à un arbre ! ».
Le cinquième toucha par hasard à l’oreille et dit : « Même le plus aveugle des hommes peut dire à quoi ressemble le plus l’éléphant ; nul ne peut me prouver le contraire, ce magnifique éléphant ressemble à un éventail ! ».
Le sixième commença tout juste à tâter l’animal, la queue qui se balançait lui tomba dans la main. « Je vois, dit-il, que l’éléphant ressemble beaucoup à une corde ! ».
Ainsi, ces hommes d’Inde discutèrent longuement, chacun faisant valoir son opinion avec force et fermeté. Même si chacun avait partiellement raison, tous étaient dans l’erreur.
Qu’est-ce que cela vous permet de faire comme réflexion ?
Qu’est ce que cela vous permet de faire comme réflexion sur vous ?
Sur votre réalité ?
Et si ce que vous savez n’était pas la vérité… que ce n’était qu’une parcelle du tout… ne seriez-vous pas curieux de connaître ce qu’est ce tout ???
Je comprends très bien que d’avoir une idée ou une opinion ferme sur quelque chose, de penser mieux comprendre, même de penser être meilleur vient sécuriser. Je n’ai pas peur de dire que j’en suis le premier coupable. Des fois je me renferme dans des idées ou des opinions aussi solides, sinon plus, que du roc…
Par contre, s’il y a cette fermeture d’esprit, alors cela empêche de voir plus grand, de voir que la vie peut être autrement… meilleure… et même encore plus que ça… n’est-ce pas ?
Il y a des centaines et des centaines de façons différentes d’accomplir les mêmes choses. Chacune de ces façons peut être aussi bonne et efficace que les autres. sont tous aussi bonne une que l’autre. Tout dépend du contexte.
Pour moi, je sais que je ne sais rien…
Plus je pense comprendre quelque chose sur un sujet, plus je sais qu’il y en a des milliers d’autres que je ne comprends pas sur ce même sujet.
Alors je suis curieux… Je me pose des questions… Je remets en question… J’expérimente… Ce qui me fait découvrir de nouvelles choses… Et je recommence le processus…
Je me pose de nouvelles questions… Je remets en question… J’expérimente… Ce qui me fait découvrir d’autres nouvelles choses… Et je recommence le processus à nouveau…
Ce que je sais, c’est que chaque fois, j’utilise ce que je sais jusqu’à ce que je frappe une impasse. À ce moment, je l’utilise pour me permettre d’apprendre quelque chose de nouveau… d’aller plus loin… jusqu’à la prochaine impasse… Et j’avance ainsi…
Est-ce que je le fais dans tous les aspects de ma vie ? Non !
Par contre, j’y aspire du mieux que je sais comment le faire… pour l’instant !!! Parce que je sais que je ne sais pas comment…
Et je sais que tout ce que je viens de dire, peut-être que demain je vais dire autrement différemment… avec une nouvelle compréhension de plus… pour réaliser que finalement… je ne savais rien…
Et vous, qu’est-ce que « Tout ce que je sais, est que je ne sais rien » vous inspire ???
Michel Gagné
Bonne réflexion inspirante !!!
© Michel Gagné et T.O.P.P. Confiance et Estime de soi – 2016
Bonjour Michel,
C’est une très bonne réflexion sur la connaissance que nous croyons détenir.
Scientifiquement parlant, tout individu est sculpté par son environnement tirailler entre ses capacités à survivre (résistance, résilience); le modèle que lui procurent ses parents (Comportement; car souvent il y a des contradictions, entre ce que dit le parent et ce qu’il fait). Tout cela joue sur sa capacité à trouver satisfaction à ses besoins de base. Alors son intellect conceptualise un monde qui lui est propre incluant satisfaction et frustration.
Le monde dans lequel un individu vit est une composition du cerveau, qui lui est unique, et limité par ses propres capacités… alors, il est virtuellement impossible de tout savoir!
Il m’arrive souvent de me sentir complètement ignorant, et ceci sans fausse modestie.
J’ai même parfois de la difficulté à coucher mes idées clairement sur papier, tellement les mots passent vite dans ma tête.
Bonjour Michel oui en effet « tout ce que je sais , est que je ne sais rien » m’inspire profondément et me ramène à mon père que répétait ce genre de phrase en voulant nous démontrer tout ce qu’il y avait à apprendre dans ce vaste monde et cela me fascinait et je le trouvais drôle et inspirant et m’amenait dans une position légèrement inconfortable car à l’École on doit savoir bien des choses et du par coeur et peu de place à l’imaginaire mais tout cela à été de belles années d’apprentissage à être dans l’ouverture de la connaissance et de parfait ignorant tout au long de notre vie!